ECRITURE CONTEMPORAINE
solo avec régie technique
Je suis Shéhérazade (création 2025)
Manuel de survie pour un monde en crise
Mardi 4 août 2020, une double explosion sur le port de Beyrouth fait vaciller le Liban et sidère la conteuse. Captive devant les écrans, hypnotisée par les images qui reviennent en boucle, elle cherche un chemin au-delà du chaos.
Mais comment résister à la peur et mettre du sens là où règne la folie ?
Najoua Darwiche, autrice et interprète franco-libanaise, plonge dans l’absurdité de notre réalité en quête d’une réponse : où trouver la force de continuer à nous battre pour un avenir meilleur ?
Paroles intimes, faits d'actualité et grandes figures héroïques se croisent et se répondent dans ce seule-en-scène.
Najoua Darwiche
Héritière de la tradition orale transmise dans sa famille depuis plusieurs générations, elle raconte pour garder le lien des origines et l’inscrire dans le présent, pour garder en elle les traces de celles et ceux qui l’ont précédée, pour célébrer l’art de vivre d’un village rêvé, pour apaiser sa nostalgie, pour convaincre que rien n’est perdu mais que tout reste à faire.
Public : ados, adultes.
Durée : 1h05 Fiche technique : en cours

L'équipe de création
Najoua Darwiche, écriture et interprétation
Nadine Walsh, accompagnement à la dramaturgie, scénographie et mise en scène
Patrick Touzard, création lumière, régie son et vidéo
Partenaires et co-producteurs : DRAC Pays de la Loire, Département Loire Atlantique, Ville de Nantes, ONYX - scène conventionnée (44), Théâtre de la Gobinière (44), Théâtre le Strapontin (56), URFR Poitou-Charentes (79), CC Haut-Val-de-Sèvre (79), ADAO-Festival Grande Marée (29), Pôle de l'Oralité Ville de Capbreton (40), Association CARPes - Festival Terres Anciennes (Fribourg - Suisse), Association A.M.I (Martinique)
Génèse
«Je suis Shéhérazade», c’est aujourd’hui et maintenant. C’est questionner notre engagement dans la société, notre rapport à la violence et à la peur, le pouvoir de l'imaginaire; et les modèles qui nous inspirent au quotidien. A l’origine de ce travail, il y a deux déclencheurs:
• L’explosion de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium sur le port de Beyrouth, le 04 août 2020.
• Ma rencontre avec l’héroïne Shéhérazade.
Le 1er déclencheur m’a paralysé.
Le 2ème, m’a donné la force de me remettre en marche.
Dans un monde saturé d’information, où les crises sociales, économiques et écologiques semblent impossibles à réguler : comment résister à la peur et continuer à s'engager pour un avenir meilleur ?
Extrait du texte
Mardi 04 août 2020
j’allume la radio
double explosion sur le port de Beyrouth.
Beyrouth
explosion
encore.
Je prend mon téléphone et je cherche.
Très vite, je le vois :
c'est un monstre qui se dresse dans la ville.
Il a un ventre énorme qui éclate et détruit tout sur son passage.
2750 tonnes de nitrate d’ammonium viennent d’exploser sur le port de Beyrouth.
J’envoie des messages
aux cousins, aux cousines, aux amis.
Je regarde encore et encore les vidéos
je regarde ce monstre qui éclate
je n’arrive pas à lâcher mon écran.
Et puis plus rien.
Le vide.
Plus d’envie, plus de mot, plus d’émotion.
En un instant, le monstre a tout avalé.